Évènements postérieurs

 

1789  1791 1792 1793 1794 1795 1800 1814 1823 1847 1848 calendrier

  Quand la révolution éclata, les idées nouvelles ne furent pas accueillies avec une grande faveur à Coiffy.

             Le Syndic HOLOGNE et le prévôt furent députés pour se rendre à l'assemblée du bailliage de Langres.

            La constitution civile du clergé ralentit singulièrement encore ce mouvement.

 ( On y organisa deux compagnies de garde nationale au mois d'août 1789 et le commandement en fut donné au comte DESBARRES, avec le titre de colonel.

            Messieurs JEANNIOT; lieutenant colonel, HOLOGNE, major ; BOUVIER et GUILLAUME, capitaines, BOCQUENET, DURIS, RICHARD et BOUVIER, lieutenants.

GARBILLET, JULIEN, JACHIER, PINGENET; Sous-lieutenants.)

 

            Le dimanche 30 janvier 1791, le curé HUMBLOT prêta serment à la messe paroissiale, en ajoutant, « en tout ce qui n'est pas contraire à la religion de Jésus-Christ et de l'Eglise. » intérieur de l'église

            Les pur et simple auquel l'abbé Humblot refusa de se souscrire, les administrateurs du Département blâmèrent cette formule et exigèrent un serment. Le curé de Coiffy-le-Bas suivit cet exemple et tous deux furent remplacés par Monsieur l'abbé MONGINOT; un peu plus tard l'ex-récollet, nommé Cler, fut chargé de desservir l'église du bourg, tandis qu'on expulsait l'abbé Humblot de la maison curiale et qu'on lui suscitait d'humiliantes contestations, quand on eut constaté que deux personnes notables de Coiffy, Mesdemoiselles LEGOUX et de BARTHELEMY avaient repris des objets donnés par elles, l'une des aubes, la seconde un calice pour la chapelle de notre Dame de Pitié, ne voulant qu'ils puissent être employés par le curé schismatique. 

 

            La population se montrait très franchement animée de sentiments les plus catholiques et elle en donna une remarquable preuve en recueillant un certain nombre d'ecclésiastiques compromis pour refus de serment civil, notamment les abbés CHAUCHARD, MAIGNION, BOUVIER, CAROILLON, etc..., les prêtres disaient encore leurs messes à l'église et la foule s'y pressait, tandis que personne n'assistait à l'office célébré par le curé constitutionnel : beaucoup d'habitants de Coiffy-le-Bas y venaient, et s'attirèrent ainsi de sévères admonestations de la municipalité de ce village, à laquelle le procureur syndic de Coiffy-le-Haut, JACOTIN, répondit qu'il placerait une garde à la porte de l'église du bourg pour empêcher les gens de Coiffy-le-Bas d'y entrer.

             Peu après on refusa aux prêtres réfractaires, le droit de faire sonner leurs messes, de se servir des ornements et des cierges de la fabrique ; ces vexations ne ralentissaient pas le zèle des fidèles.

Les Démocrates de Coiffy-Ie-Haut pressaient cependant vivement les choses;

un réquisitoire du procureur syndic du 2 juin, constate qu'un grand nombre de fanatiques de Coiffy-Ia-Ville venaient entendre la messe des réfractaires, et occasionnaient des rixes en semant la discorde.

La municipalité commença à faire quelques visites domiciliaires et à servir avec une certaine violence :

Un homme des Granges Huguet fut condamné à HUIT JOURS de prison, pour avoir dit tout haut « qu'un curé constitutionnel n'était pas digne de dire la messe » d'autres furent pareillement punis pour des propos analogues...

 Les évènements qui se précipitèrent ensuite eurent tous leurs contre-coups à Coiffy l'exaltation des révolutionnaires croissait chaque jour.

Elle gagnait peu de terrain dans notre bourg qui montra notamment une grande froideur lors de l'appel des volontaires, pendant le printemps de 1792 ; il fallut recourir à la voie de réquisition afin d'avoir cinq hommes pour l'armée du Rhin, trois pour aller à la défense de Verdun (juin 1792), seize pour la levée de mars 1793, et on ne les obtint qu'après une résistance assez violente et la concession d'une prime de 300 livres par tête.

De même pour les élections on ne pouvait parvenir à obtenir une minorité même infime.

Les mesures les plus regrettables se multiplièrent :

il fallut entretenir chaque nuit des patrouilles ;

en mars 1792, Monsieur HOLOGNE remplaça Monsieur des BARRES à la tête de la garde nationale .

           -On exigea la remise des armes possédées par les particuliers. 

Tous s'exécutèrent à l'exception de Mademoiselle de BARTHELEMY, chez laquelle on trouva 3 fusils simples.

Le 15 mai, la municipalité du dresser la liste des suspects .

Elle fut arrêtée dans les termes suivants : 

après examen il a été conclu que Nicolas des Barres; sa femme, sa fille et sa sœur  Nicolas Richard, sa femme et ses trois fils sont suspects en qualité de nobles et ayant deux fils émigrés (il dût payer une amande de 2000 livres). ; Jacques Lalance ,sa femme et sa fille, pour opinion religieuse tenant des propos à cet égard; Jean Baptiste Colliée, sa femme, son fils et sa fille ,de même que la servante de la veuve Lambert ; Charles Billard et sa femme; la femme d'Hubert Bouvier, sa fille et sa nièce; les quatre filles Moreau, pour opinions religieuses et désirant que personne n'assiste au service divin; François Duris et sa femme, comme mécontent de son état de Notaire; Gérard Nicolas Boisselier, sa femme et sa sœur; la veuve Thériot pour opinion religieuse, tenant des propos à cette occasion; Jean Bouvier, sa femme, ses deux fils et ses deux filles; la femme de Claude Este, Nicolas Évrard, Mathieu Dupairon, Claudette Jeanniot, François Renaud, la femme de Claude Jeannel, Bernard Bouvier, sa femme ,sa sœur ,et la femme Jean Bellouard, pour opinions religieuses et cherchant à empêcher d'assister au service divin; Sébastien Varney, Claude Carteron, Claude Lafosse et sa femme, Nicolas Carteron, comme mécontents. Lesquelles personnes sus-désignées restent consignées et regardées comme suspectes, devant se rendre tous les jours, heure de midi, à la Maison

Commune, par devant la municipalité, pour y être vues.

Monsieur BOCQUET fut arrêté et envoyé peu de temps après à l'échafaud à Paris.

Un évènement vint bientôt attrister cruellement Coiffy.

Le 26 Août, le commandant de la garde nationale, Jean-Pierre HOLOGNE, ardent républicain, fut assassiné de deux coups de fusil, à l'entrée du bois de Bourbonne, en plein jour.

Les patriotes se hâtèrent d'accuser ceux qu'ils appelaient aristocrates et sonnèrent le tocsin; ils se rassemblèrent autour de la Maison Commune, coururent chez les suspects, et en conduisirent plusieurs en prison sans autre forme de procès; les gardes nationaux des villages voisins accoururent au bruit des cloches et s'installèrent chez les particuliers :

Les têtes se montèrent vers la fin de la journée les plus ardents se résolurent à tuer les prisonniers un à un.

Les clefs des cachots furent enlevées au geôlier: le premier qui sortit, Hubert Bouvier, fut à moitié assommé d'un coup de canon de fusil dans le visage; Pierre des Barres, élève de Brienne, sortit ensuite, il fut aussitôt abattu d'un coup de crosse de fusil et d'un coup de sabre sur la tête, amorti heureusement par une épaisse chevelure. (Je tiens ce récit de Monsieur des Barres lui-même, mort il y a peu d'années; M. le comte Des Barres à la suite de cet évènement, s'engagea, comme soldat du train, dans l'armée du Rhin, pour mieux se cacher, tout en servant son pays. Il devint ,chef d'escadron de cavalerie, chevalier de Saint-Louis et de la Légion d'Honneur.)

           Sur ces entrefaites survint heureusement la garde nationale de Bourbonne qui prêta main forte à l'autorité et rétablit promptement l'ordre.

 

Le château de Coiffy a été détruit 13 ans après sa construction.

        Établi par NAPOLÉON, le 22 septembre 1792 il était de 12 mois de 30 jours + 5 où 6 jours en fin d’année consacrés à la célébration des fêtes républicaines.

        Réparti par FABRE D’ÉGLANTINE le 22 septembre 1792.

        Institué par la Convention Nationale le 24 octobre 1793.

        L’année commençait à l’équinoxe d’automne   ( 22 septembre )

        Chaque mois est réparti en groupes de 3 décades de 10 jours nommées, primidi, duodi, tridi, quartidi, quintidi, sextidi, septidi, octidi, nonidi, décadi.

Du 1er au 10, du 11 au 20 et du 21 au 30.

Mois Calendrier Républicain

Calendrier actuel

Correspondance des saisons
1er   mois Vendémiaire septembre/octobre
2ème mois Brumaire   octobre / novembre ( Automne )
3ème mois Frimaire novembre / décembre 
4ème mois Nivôse décembre / janvier 
5ème mois Pluviôse    janvier / février  ( Hiver )
6ème mois Ventôse   février / mars 
7ème mois Germinal mars / avril 
8ème mois Floréal     avril / mai    ( Printemps )
9ème mois Prairial  mai / juin
10ème mois Messidor     juin / juillet
11ème mois Thermidor  juillet / août   ( Été )
12ème mois Fructidor août / septembre

 *Fabre d’Églantine, auteur de la ronde "il pleut, il pleut bergère" et du Calendrier révolutionnaire.

           Le 20 Octobre, il fallut établir à Coiffy, un comité révolutionnaire de douze membres, qui n'accueillirent que trop facilement les dénonciations, mais enfin les habitant du bourg en furent quittes pour certaines vexations sans que l'agitation provoquée par quelques meneurs amenât des désordres graves malgré les efforts du Directoire Départemental et de la société populaire de Bourbonne indignés de la tiédeur des gens de Coiffy.

Le 11 Février 1794, le conseil municipal exécuta le décret qui faisait disparaître tout signe extérieur de religion quelconque et envoya à Bourbonne les mobiliers précieux de l'Eglise.
Cela fut exécuté avec une grande convenance, plusieurs familles réclamèrent les croix élevées sur les chemins, par leurs parents, et les ouvriers se refusèrent à enlever le grand Christ suspendu à l'entrée du chœur de l'Eglise, on ne put parvenir à arracher la croix du clocher, l'ouvrier qui s'en était chargé, recula, moitié à cause du péril de l'entreprise, moitié à cause de l'attitude hostile de la population.

             Le 6 mars suivant, on dut dépendre une des cloches, d'après une lettre de rappel très menaçante du Directoire parlemental.

Quelques jours après, le culte de la raison fut solennellement inauguré à Coiffy, et un tableau représentant sa personnification, pris place sur l'autel.

Deux habitantes de Coiffy, Mademoiselle LEGOUX et Mademoiselle Moreau, ne purent supporter une pareil impiété, et parvinrent à enlever le tableau qui fut aussitôt brûlé, le secret fut si bien gardé, qu'on a pu alors découvrir le nom de ces deux grandes coupables.

             A part quelques meneurs qui entretinrent à Coiffy une certaine agitation, les habitants de ce bourg se montrèrent constamment ennemis des mesures révolutionnaires et surtout profondément affligés des excès anti-religieux, qui accompagnaient le désordre de la terreur, ils le prouvèrent en maintes circonstances et notamment en affectant, malgré les lois républicaines, d'observer le dimanche et de travailler les décadis..

Le Conseil Municipal montra clairement ses sentiments en envoyant une adresse au premier Consul, à l'occasion de l'attentat du 3 nivôse (24décembre1800.) adresse où on lisait ce passage :

« daignez vous rappeler que l'existence des amis de l'ordre et de la paix est liée à la vôtre d'une manière si étroite et si sensible, que ce serait ne pas les aimer si vous mettiez vos jours à l'abri des machinations de cette horte impie et sacrilège qui ne peut vous pardonner l'inappréciable bienfait du repos dont vous nous faites jour ». signé C.Ménien, Richard, Moreau, Viney, Champion, Moreau, du Breuil, Bouvier, Duboys, des Barres et Humblot.

 

Bientôt après, l'église était rouverte, et l'abbé d'Auberive, qui habitait  Coiffy depuis 1795, y célébra publiquement la messe.

C'est lui qui, pendant cette triste période, avait pu administrer les sacrements dans le bourg et aux environs, et instruire les enfants: il avait d'ailleurs trouvé partout aide et appui par son pieux ministère. 

Depuis le commencement du siècle, il y a eu peu d'évènements à enregistrer pour compléter les annales de Coiffy.

  

En 1814, un corps Autrichien occupa ce bourg, mais n'y causa aucun désordre.

En 1823, on y prêcha une mission, dirigée par l'abbé JEANNY.

            En 1846, l'évêque vint y donner la confirmation, ce qui n'était pas arrivé depuis très longtemps.

En 1847, on établit un vicariat en titre.

En 1848, plantation d'un arbre de liberté au centre du bourg, mais la révolution n'y amena aucun mouvement sérieux. On remarque même, depuis ce moment, une recrudescence dans les sentiments religieux de la population.

Le nombre de communiants à Pâques, varie de 450 à 500.