ORIGINE DE COIFFY

 

La Famille de CHOISEUL. 

1101 1247 1255 1260 1284 Liste des sires

La Commune de Coiffy

1337 1428 1435 1480 1499 1554 1568
1583 1589 1591 1594 1605 1628 1634
1635 1638 1641 1650 1673 1715 1775

Son château.(Ses Sièges, Massacre de 1638, Les Gouverneurs,Engagement de son Domainer)

Années Noires

Coiffy existait à l'époque romaine, des médailles de cette période, trouvées sur son territoire, des inscriptions recueillies sur des tombeaux, exhumés dans les bois de ce Bourg, et citées par le P.Vignier, semblent appuyer suffisamment cette opinion « cimetière des sarrasins ».

Mais ce n'est qu'à partir du VIIème siècle, que l'on commence à avoir quelques notions certaines sur cette localité :

Coiffy est cité dans un acte de 670 comme figurant parmi les fiefs du Bassigny et appartenant au Duc de GENGOULPH , et à ses descendants.

Nous le voyons ensuite au nombre des possessions de la Famille des CHOISEUL, dès les premiers temps où fut comme cette illustre maison, c'est-à-dire au commencement du XIème siècle.

La Famille de CHOISEUL, est croit-on, cadette des anciens comtes du Bassigny -l'une des des plus illustres de France, elle a produit quatre maréchaux de France, trente officiers généraux et deux éminents ministres.

 

Au mois d'Août 1101, Rénier de Choiseul, sire de Nogent, donna au prieuré de Varennes fondé sous la filiation de l'abbaye de MOLEME, en 1084, par REINIER 1er de CHOISEUL, « -Viliam quae Copfeium » Dicitur cum omné libertate, advictum fratrum qui udomino et sanéto Gengulph Varennis servientum antermino villée quae vocatur, Hétaz usqué Aigremont et usqué ad fines Balorevallis(Baucharmoy}, et usque ad fines Berbonix ( Bourbonne), et usque ad fines Janrivi (Genrupt), et usque ad fines Voségi (Voisey), et usque ad fines Acuti-Montis (Pimont)

La Chronique de l'Évêque de Langres, dit au sujet de la fondation du prieuré de Varennes :

« Praineris épisquefilio caréolicastris toparchis Bérengérisac Bernardo varennum et Coféer saltem exparte précipiers fontatoribus. »

Les seigneurs de Choiseul avaient cependant conservé leurs droits féodaux proprement dits, sur Choiseul seigneurerie , cenfoi, hommages, etc. ...

Jean 1er, l'un d'eux, se dépouilla ainsi en 1247 des douze deniers qu'il levait sur chaque FEU du Bourg, au profit du prieuré de Varennes.

Trois ans plus tard, les moines, malmenés probablement par des voisins trop turbulents , ou trop puissants, concluaient avec le comte de Champagne un arrangement ou pairiage, par lequel ils associaient ce prince à tout ce qu'ils possédaient, « in hominibus ferminis, in bosvétaphano apud COIFFY et apud Vicq, et in rémanentio quam habentapud dictas villas, in émentis et étheitis, terragus, censibus, abornamentis

possédaient, « in hominibus ferminis, in bosvétaphano apud COIFFY et apud Vicq, et in rémanentio quam habentapud dictas villas, in émentis et étheitis, terragus, censibus, abornamentis ...

Le comte s'engageait à défendre les biens de la communauté comme ses biens propres.

Un prévôt, nommé chaque année, mais pouvant être continué dans ses fonctions était institué par cette charte, il devait prêter serment, en présence du comte et du prieur ou de leurs délégués.

Ce prince, enfin, permettait de la manière la plus solennelle de ne jamais laisser ce pairiage passer en de mains étrangères :

Ex scienduon est quoi noque propace aliqua neque procasu aliqua, nec égo nec hoeredes nei, sociétatem istem in aliéna monu ponéré, nèque dare aut commendare potérimus, quam in manu nostra.

Juillet 1250;-Cette charte est aux archives de la Haute-Marne, fond du prieuré de Varennes.

En 1255, Marie de Bourbon, mère et tutrice du comte THIBAUT, voulut faire relever le Château de Coiffy et vit Jean de CHOISEUL repousser cette prétention, comme gardien du prieuré de Varennes: l'Évêque de Langres intervint, et il fit souscrire, au mois de Mai, un accord par lequel Coiffy demeura au comte de CHAMPAGNE, moyennant que le Château à construire serait sous la mouvance de l'Évêché, formalité à laquelle MARGUERITE acquiesça immédiatement.

On commença en 1260 l'édification de la forteresse, qui par sa position sur les frontières de la Lorraine et de la Bourgogne, devait présenter une réelle importance pour la Champagne en même temps, afin d'attirer de nouveaux habitants à Coiffy, le comte publia de nouveaux concerts avec l'abbé de Molème une CHARTE D'AFFRANCHISSEMENT de la MAIN-MORTE et du FORT -MARIAGE, aux habitants du Châtel de Coiffy, et du pourpris de la montagne.

 

Les travaux ne furent pas continués à ce moment.

 

En 1284, PHILIPPE-Ie-BEL, alors comte de Champagne par son mariage avec la fille de HENRI III, confirma la Charte de Mai 1250.

Par l'avènement de ce prince au Trône de France, Coiffy fut réuni à la Couronne, mais n'en demeura pas moins sous l'homonage de l'Évêque de Langres tandis que la seigneurie en demeurait au sire de Choiseul en arrière fut de ces préalables. 

Elle en sortit par le mariage de Isabeau de CHOISEUL avec Guillaume de VERGY, auquel elle le porta (1320).

 

Voici la liste des sires de CHOISEUL qui possédèrent COIFFY :

         1- Reinier de Choiseul, 1060

         2- Roger de Choiseul, croisé en 1095 

         3- Raymond de Choiseul, 1119

         4- Foulques de Choiseul, 1183 

         Tous quatre figurent parmi les bienfaiteurs de Molème et du Prieuré de Varennes

         5- Raynard II de Choiseul, mort avant l'année 1218-

         6- Raynard III de Choiseul, mort avant 1239-

        7- Jean de Choiseul, soutint en 1253 le comte de Bourgogne dans sa guerre contre le comte de Champagne. Il épousa Alia d'Aigremont.

       8- Jean de Choiseul fit la guerre au duc de Lorraine qu'il rançonna à 2000 livres en 1282.Il mourut  en mars 1308 laissant de Alix de la Fauche .

9- Bertrand de Choiseul, sire de Bourbonne et Coiffy, entouré, comme tous ces ancêtres à l'abbaye de Morimont, il épousa Alix de JOINVILLE. Enterré en 1311, à Morimont, comme son fils mort enfant; leur fille Isabeau épousa Guillaume de Vergy, sire de Mirebeau et Fontaine Française lieutenant général en Dauphiné, en 1360.

Isabeau de Vergy la porta plus tard à Henri de Bardon le fils, Pierre, fit son hommage au roi en 1376.

Le domaine de Coiffy fut compris dans la dote d'ANNE, fille de LOUIS XI,

pour son mariage avec le marquis de PONT-à-MOUSSON, le 2 janvier1466 ; dans la suite, il fut engagé d'abord à Monsieur de RIMAUCOURT, puis pour partie en 1585, au profit de Laurent BEZOT, qui se qualifia seigneur de Coiffy.

Il fut rendu entièrement par adjudication, en conseil privé du 15 juin 1646, au maréchal de l'hôpital, qui le céda à Monsieur DUPLESSIS GUENEGAUD, secrétaire d'État. Celui-ci le revendit les 25 avril 1657 et 7 novembre 1664 à Pierre BARBEREAU, qui s'en défit au profit de Monseigneur de VIALARD, Évêque de Chalons, qui en revendit la première partie dès le 19 décembre 1662, à Monsieur de BERGERAC, abbé de Senlis, qui le céda à son tour, le 5 mars 1682, à Monseigneur de SIMIANE, Évêque de Langres.

 

Les revenus de ce domaine consistaient en :

-la Dîme de tout le vin, laquelle se levait dans les caves des bourgeois à raison de 10 poinçons l'un, ce qui pouvait monter par an à CENT MUITS de vin , et se levait UN MOIS après la vendange, après les inventaires faits

-plus la même Dîme des forains ayant vignes au dit lieu, ce qui pouvait monter à SIX MUITS par an

-plus la Dîme de grains, navettes, chanvre, allant par an à 58 mines, par moitié avoine et l'autre moitié deux tiers blé et un tiers seigle, mesure de Bourbonne.

Monsieur Geoffroy de VOISEY -1730-, et le comte d'AVAUX, ensuite portèrent le titre de seigneurs engagiste de Coiffy.

Au milieu du siècle suivant la capitainerie du Châtel de Coiffy était exercée par Bertrand de LIVRON, écuyer d'écurie du roi, puis seigneur de Bourbonne, par une alliance avec Françoise de BEAUFREMONT.

En 1337, les gens de Coiffy, Vicq et Damrémont, représentèrent au prieuré de Varennes et au roi que l'exercice de la MAIN-MORTE les ruinerait et que nombre d'entre eux avaient déjà dû abandonner ces bourgs.

Philippe de VALOIS chargea le bailli de Chaumont d'apprécier l'exactitude de ces plaintes de misère et de pauvreté.

Le rapport adressé par Pierre TESSELIERE constate la réelle misère de ces pays.

L'arrêt de la cour des comptes fut confirmé et le roi par lettre patente du mois de novembre se décida à remettre perpétuellement la condition de MAIN-MORTE aux sus-dit habitants de Coiffy, Vicq et Damrémont, en telle manière toutefois que de tous les héritages qui y viendront, dorénavant, ils paieront et seront tenus de payer

QUARANTE DENIERS de chacune LIVRE pour lots et ventes, dont moitié au roi et moitié au prieuré, après quoi les mayeurs investirent les propriétaires de leurs héritages, de plus chaque habitant demeurait soumis à la rente ancienne d'une geline.

En cette même année 1337, le roi chargea le sire de TRAIMEL de pourvoir à l'armement des places de la frontière de Champagne, dans les bailliages de NITRY et de CHAUMONT.

Celui-ci chargea Henri de DULLY, châtelain du Château de Coiffy, de ce qui concernant cette place, et un compte, daté du 12 janvier, constate qu'une dépense de 53 livres 17 sols 5 deniers, fut faite dans ce but.

(le compte constate la présence dans ce petit arsenal des deux espingoles. Il renferme les noms de ESPIARD et VIENNOT de Juissy, artilleurs; PERRINET DROYN de Coiffy. HUGUENOT et JEANNOT, frères, levés à Coiffy.- Le sceau de Monsieur de DULLY appendu à ce document, porte un écusson chargé de quatre faces avec un chef échiqueté.archives de Chaumont: fonds de Varennes, .Bibliothèque Impériale section des manuscrits .-)

Un siècle plus tard, le comte de SALISBURG s'empare de Coiffy, de Nogent et de Montigny 1428, et y entretint des garnisons qui saccageaient le plat pays.

Jean de VERGY, replaça ses châteaux sous l'autorité du roi en 1435 .

Plus tard, nous voyons les troupes en résidence dans ce bourg, envahir au contraire la Franche-Comté et s'avancer jusque sur Jonvelles-1471-

Nouveau siège en 1480, le comte de TOULONGEON s'empara de Coiffy pour le duc de BOURGOGNE, mais le garda peu de semaines.

Une Ordonnance royale du 31 mars 1499 chargea Jean de DOMMARIENDE pourvoir de nouveau à la défense des places de Coiffy, de Nogent et de Montigny.  

D'importants travaux furent exécutés alors, et continuer en 1519 par ordre exprès de François 1er, qui voulait couvrir ses frontières, dans la prévision d'une guerre prochaine avec CHARLES QUINT.

Ces sinistres pressentiments ne tardèrent pas à se réaliser et dès 1523, le comte de FURSTEMBERG envahit la Champagne avec 12.000, lansquenets.

Il vint directement sur Coiffy, qui se rendit à la première sommation, enleva Mont éclair, et s'achemina sur Montigny.

Claude de LORRAINE prit rapidement l'offensive avec des forces bien inférieures cependant, et en sis semaines débarrassa le pays, poursuivant les ennemis jusqu'à Neufchâteau où un grand nombre périrent en traversant la Meuse.

En 1554, on augmenta encore les fortifications du Château de Coiffy : c'est alors que fut construit le BASTION DU NORD ( Outre les maux causés par ces guerres, Coiffy fut cruellement éprouvé par la peste en 1347, 1437, 1438, et par une disette causée par les gelées en 1523 .)

Les troubles qui accompagnèrent les guerres religieuses eurent de fâcheux contre-coups dans le Bassigny.

Dès 1568, les Reîtres apparurent dans les environs de Coiffy, et ces incursions durent fréquemment se renouveler.

Les traditions locales cependant ne mentionnent aucun incident notable jusqu’à la mort de HENRI III.

Coiffy, comme Langres se prononça pour HENRI IV, qui le 16 juin 1589 écrivait à ROUSSAT...

« Je trouve bon l'ordre qu'avez donné pour faire fournir des vivres aux gens de guerre qui sont dans le Château de Coiffy. »

 Au mois d'août 1591, le duc de Lorraine ayant échoué dans sa tentative contre Langres, marcha sur Coiffy .« Ceux de Chaumont, écrit à ce sujet, Monsieur de DINTEVILLE au duc de NEVERS, tenaient si assuré la prise de Langres qu'ils avaient emmené quantité de chariots pour en remporter le butin. .Le duc de Lorraine voyant son entrée manquée, tacha d'en renouer une sur Coiffy, et voyant le baron sur ses gardes, il prit le chemin de la Mothes...

L'année suivante, le marquis de Pont-à-Mousson revint avec des troupes plus considérables et enleva facilement Coiffy et Montigny : la prise de Coiffy coûta la vie à un des principaux officiers de l'armée de Lorraine, le colonel de SALIN, qui s'élança à l'assaut, comme la brèche était à peine praticable, et y fut tué. (D'après divers documents, et notamment le procès -verbal ci-dessous, de 1605, le duc de Lorraine aurait laissé des troupes qui auraient presque bloqué Coiffy pendant DIX NEUF MOIS. Monsieur de LlVRON capitula le 1er avril 1592.)

Les ligueurs conservèrent ces deux places jusqu’à la paix de novembre 1594.

On comprend combien ces évènements étaient désastreux pour Coiffy de 1594 à 1627, le bourg fut brûlé trois fois : ses alentours étaient incessamment ravagés, comme on peut s'en rendre compte par un procès verbal de visite faite, le 26 avril 1605, aux bois de Coiffy, par Philippe PETIT, maître des eaux, des forêts à Chaumont :

« avons trouvé celui le bois des brosses ruiné et dissipé par le siège de l'ennemi devant la citadelle de Coiffy, et celui du gimbois aussi ruiné par les dits habitants de Coiffy pour la réfection de leurs bâtiments ruinés par le feu advenant pendant le siège du dit Coiffy, duquel bois ils auraient fait partage entre eux ,comme il nous est paru par les troncs et vestiges y étant...»

Ces dégâts se firent longtemps sentir et le rétablissement de la paix ne semble pas avoir soulagé la misère des habitants de ce bourg.

Une déclaration de la Maîtrise des Eaux et Forêts de 1634 constate que sur les 175 feux et 25 demi-feux (habités par des veuves) composant le bourg, :

"Quarante sont pauvres et mendiants, et pour ce, il leur est prohibé et défendu de hanter, ni de fréquenter des forêts appartenant à l'état des finages du dit Coiffy"

(La déclaration d'usage du 22 novembre 1634, constate au profit des habitants de Coiffy, le droit de prendre dans ces bois, le bois mort pour leur chauffage, deux voitures par ménage valant cinq sols chacune, et le bois vif pour leur construction, et la pâture à charge de payer, douze deniers par feu et par porc paissant.

Cet acte porte que, par suite des réclamations de l'État, la glandée des trois bois, Juvin, des Brosses et Combe-Millot, rapportait à la communauté neuf livres :

-le 1er ayant 239 arpents valait 18 livres chaque fonds et superficie

-le 2eme , 120 arpents à 20 livres

-le 3eme ,200 arpents à 20 livres

Ces bois étaient indivis entre les communautés de Coiffy-le-Haut et Montcharvot.

En 1628, un évènement assez important attira un moment l'attention publié sur Coiffy.

Lord MONTAIGU avait été chargé de traiter avec le duc de Lorraine par les Gouvernements d'ANGLETERRE et d'ESPAGNE.

Le Cardinal de RICHELIEU informa Charles de LIVRON, marquis de BOURBONNE, de sa présence à Nancy en lui recommandant, le cas échéant, de ne pas le laisser échapper.

Le marquis chargea deux basques de suivre partout Lord Montaigu.

Sur les indications qu'il leur avait donné, écrit LAPORTE, les deux espions parvinrent à rencontrer Montaigu avec son valet de chambre O KENHAM, aux pas desquels ils s'attachèrent.

Lorsqu'ils arrivèrent dans le barois, un des affidés de Monsieur de Livron vint prévenir son maître des résultats de leurs voyage et démarches.

Le marquis accourut en grande hâte, suivi d'une douzaine de ses amis, et arrêta, au nom du roi de France, Lord Montaigu et O Kenham, au moment où ceux-ci se croyaient parvenus au terme de leur voyage.

 

Toute résistance étant impossible; aussi les deux prisonniers, sur lesquels on trouva le traité de Ligue, se laissèrent-ils conduire au Château de Bourbonne où ils soupèrent .

Le lendemain, Livron les amena au fort de Coiffy, car la crainte d'une attaque de la part du duc de Lorraine rendait cette retraite plus certaine.

En même temps, les régiments qui se trouvaient sur la frontière de Bourgogne s'établirent autour de Coiffy, et eurent mission d'escorter les prisonniers jusqu'à PARIS.

 

Anne d'AUTRICHE, inquiète de cette arrestation et craignant d'être

compromise par quelques uns des papiers saisis, envoya son valet de chambre de confiance, LAPORTE, pour aviser en cette circonstance, auprès de Lord Montaigu.

Laporte arriva à Coiffy comme le Lord désarmé montait à cheval au milieu de HUIT à NEUF CENTS cavaliers, pour prendre la route de Paris, sous la surveillance de Monsieur de Livron et de Monsieur d'Anglure, son beau-père, deux coups de canon furent tirés pour avertir ironiquement les troupes Lorraines, lesquelles firent une vaine démonstration qui grâce à l'attitude de Bourbonne n'eut aucune suite.  

Pendant la route, Laporte parvint à correspondre avec le Lord et obtint l'assurance que la reine pouvait être entièrement rassurée.

Monsieur de Bourbonne ne quitta donc son prisonnier qu'à la porte de la Bastille (voir les mémoires de Laporte).

Peu de temps après, Richelieu voulant réduire le nombres des petites places de guerre, qui en temps de guerre présentaient souvent plus de dangers que d'avantages, et amenant toujours de grands dommages dans le plat pays, ordonna la démolition des châteaux de Coiffy et de Montigny qui fut commencée en 1635.  

« Le château se composait d'un carré flanqué de quatre bastions, au milieu était la maison du gouverneur, assez fortifiée elle-même et qui était beaucoup plus ancienne que ses fortifications et les habitants affectés au logement de la garnison.

Cette garnison se composait de SOLDATS MERCENAIRES auxquels étaient adjoints dans les cas périlleux, un certain nombre d'HOMMES FOURNIS PAR LES VILLAGES VOISINS « soumis à faire guet et garde au dit château ».

Elle était sous le commandement du gouverneur qui, seul, y demeurait régulièrement.

Cette garnison était souvent dangereuse pour les environs : une information faite le 1er janvier 1583 à la requête de Philibert de FOISSY, sur Guillaume JEANNET, sergent royal à Langres, constate que le lieutenant PULETTE, lieutenant au dit château, assisté de treize ou quatorze soldats, se seraient acheminés au dit GENRUPT, où ils auraient logé comme gens d'armes à discrétions.

Genrupt, à peu de distance de Coiffy, avait été exempt de la garde et guet à Coiffy, par arrêt du parlement.

L'emplacement du château occupait, suivant un arpentage fait en 1783, une espace de 6668 toises, les ruines des murs accusent encore une épaisseur de 6 à 7 mètres.

Voici quelques noms des gouverneurs et capitaines du château de Coiffy :

            Jean de Choiseul, 1272-1306

            Renaud de Choiseul, 1329

            Henri de Duilly, 1337

            Bertrand de Livron, mort en 1501

            Perceval de Montarby 1509-1511- (enterré dans l'église de CharmoiIles )

            Jean de Montarby  1514

            Nicolas de Livron,1538

            Christophe de Choiseul, 1575-1580

            Claude de Livron,1603

            Erard de Livron,1610

            Charles de Livron , 1635

 

Chacun des trois derniers, seigneur de Bourbonne, à CENT LIVRES de gages par mois.

 

            François de Champluysant, capitaine du château et commissaire des fortifications, à QUARANTE LIVRES de gages par mois sous le maréchal d'Aumont

Les travaux commencés en 1635 furent promptement exécutés.

Les terrains devenus vacants furent cédés aux habitants, moyennant une redevance possession définitivement reconnue par arrêt du Conseil d'État du 1er août 1786

            la destruction de ce château laissa désormais Coiffy sans défense, et ce bourg eut à en faire cruellement l'expérience durant le 17ème siècle.

            Pendant la guerre de trente ans, GALAS envahit la France, et une de ces Divisions ravagea les Divisions de Langres :

            -Le colonel BORNEVAL marcha sur Coiffy qui, sur le refus de ses habitants de se rendre, fut pris de force et livré au pillage -octobre 1636-

            Les villages voisins de Voisey, Laneuvelle et Genrupt furent ravagés: Bourbonne se racheta.

            Les Allemands occupèrent le pays pendant plusieurs mois et y commirent toutes sortes d'exactions et d'excès :

            « Un champ du territoire de Coiffy, se nomme encore : le CHAMP DE GALAS l'armée Française se tenait également dans ces parages, et CONDE demeura assez longtemps auprès de Coiffy.

 

            Les troupes alliées Suédoise ne causèrent pas d'ailleurs moins de maux que les bandes de Reîtres, et la peste étant encore venue s'ajouter à ces terribles misères, ce malheureux pays fut complètement ruiné.

Des notes de Claude MACHERET, curé d'Hortes, qui écrivait à cette époque, porte que la peste et la maladie n'ont pourtant ruiné le pays, que le quartier d'hiver des Suédois, lequel a presque supprimé le pauvre pays par les courses continuelles, les ravages, les pillages et même par l'effusion du sang humain qui n'était aucunement considéré.

            Le même constate qu'à ce moment :

            une douzaine d’œufs coûtait 50 sols,

            un levraut 5 livres,

            un chapon 31 Livres 1O sols,

            un mouton 12 sols,

            un cheval 4 livres,

            une vache 3 livres,

            une perdrix 4 livres etc...

  (Le 5 mars 1635 un accord intervint entre l'abbé de Vaux-la-Douce et François MATHIE de Gray, constatant que ce monastère avait possédé à Coiffy une maison et huit fauchées de prés vendues par les moines à GUILLAUME le GROS, procureur du roi à Coiffy, beau-père du dit Mathié.)

 

Le 15 Mai 1638, cependant le corps Suédois quittait enfin Coiffy, il défilait le long de la route pour gagner Coiffy-le-Bas, quand un habitant du bourg tua d'un coup de fusil un des officiers de ce régiment.

Les suédois revinrent aussitôt sur leurs pas, et saccagèrent le bourg :

le CURE fut massacré un des premiers et avec lui 338 PERSONNES.

  TOUTES LES MAISONS furent brûlées.

  Une inscription rappelle dans l'église ce lamentable évènement au sujet duquel les registres des baptêmes de Coiffy, fournit de curieux détails.            

            Par un acte du 12 octobre 1638, on lit : "et ce sur les fonds Saints Pierre de Laneuvelle. "

un autre du 9 Avril 1641 :

            "...laquelle Claude a été la première baptisée sur les fonds du dit lieu de Coiffy, depuis l'année 1638, qu'on allait à la Neuvelle, à cause de la ruine totale du dit Coiffy, et de l'incendie du bourg et de l'Église. Dieu veuille nous par ci-après préserver de tels accidents."

              Il y eut cependant encore quelques alertes.

Le registre de 1650, porte à la date du 21 Avril :

            " une compagnie de cavaliers de 16, le chevalier de JOYEUSE, logée à Coiffy-le-Haut, rançonna tous les habitants et commit toutes sortes d'hostilités."

 

En 1673, nous voyons les gens de Montcharvot venir se réfugier pendant le mois de décembre à Coiffy, à cause des courses incessantes des espagnoles. Ce bourg n'est plus mentionné ensuite dans l'histoire: la démolition de son château lui avait toute son importance, il n'y a plus qu'à signaler que quelques évènements locaux :

Nous avons dans nos papiers de famille ce billet, et autographe, qui prouve qu'en 1715, la prévôté de Coiffy eut quelques affaires importantes :

"M.L 'avocat j'ai reçu votre réponse du 6 de ce mois avec le même apostillé qui y était joint, par le quel vous me marquez que vous n'avez rien négligé des fonctions de la charge de mon substitut pendant qu'elle a été vacante.

Il ne me parait pas qu'il y ait aucun reproche à vous faire, sur ce que je suis, M. L'avocat votre cher et bon ami. (A Paris ce 25 mars 1715) M.Barthélemy, avocat du roi à Coiffy."

 

            la disette de 1709,

            les magnifiques vendanges de 1725, 1753, 1766,

            l'inondation du 29 mai 1784, causée par un orage terrible, pendant lequel la foudre incendia le clocher de l'Eglise

            et l'hiver de 1788.

 

En 1775, les communautés des deux Coiffy et  Laneuvelle durent armer une compagnie de milice, charge dont elles furent exemptées après une lettre de doléances des gens de Coiffy-le-Châtel, adressée à l'intendant de la province, et conçue en ces termes :

            "Suppliant très humblement les syndics et habitants de bourg de Coiffy-le-Château disant que le samedi 29 mai dernier, un orage terrible entraîna de grands dégâts, le tonnerre ayant enflammé le clocher de leur église et sans les secours prompts des habitants qui ont abandonné tout autre objet, l'église et les habitations voisines auraient été réduites en cendres; les maisons ayant été submergées et comblées de boue, les vignes déracinées en parties, les blés renversés et foulés par la violence du torrent ,etc..."

Les années noires

       La peste sévit à Coiffy durant les années 1347-1437-1438.

        De 1584 à 1627, le village fut incendié à trois reprises.

        Une grande famine marqua l’an 1596.

        En 1636, nouvelle épidémie de peste.

        Une armée croates sous les ordres de Galas et Forkats, ravage le village et y sème la terreur.

        En 1638, 388 personnes sont massacrées dans l’église.

        Le reste de la population est prisonnier ; le village est une nouvelle fois incendié.

        En 1709,  un hiver particulièrement rigoureux entraîne une grande famine.

        En 1812, une épidémie de petite variole emporte une quarantaine d’enfants.

        En 1817, années de cruelles souffrances marquées par une grande famine, les habitants en sont réduits à se nourrir d’herbe.

        En 1824, année particulièrement néfaste pour la paroisse, après le gel de la vigne au printemps, en août épidémie de choléra qui tue une personne par jour (20 au total) de nombreux habitants sont touchés par la maladie.

L’Église de Coiffy

        Édifice religieux fondé en 1392,  par Jean LEGROS chanoine et conseiller du Roi.

        L’Église fut construite dans la moitié du 15ème siècle.

        Elle fut agrandie en   1855.

        Le clocher actuel date de 1749